Funny Stadium : forum partenaire de Defifoot Manager -

Mon brave Kairnon,

Pourquoi serais-je en désaccord avec l'entreprise commerciale et idéologique d'Hollywood ? Ça n'a aucun sens ! C'est comme être en désaccord avec les avalanches, le cancer ou les smartphones ! Absurde !

Il est clair, comme vous avez pu le constater, que je ne partage pas la plupart des lieux communs de notre temps ; en ce sens, je ne suis pas Charlie (du moins pas celui qu'on a voulu m'imposer par la terreur), je tiens plutôt du Marcel, et dans ma mesure de Marcel, je cherche à développer au mieux mon sens critique. Du sens critique au complotisme, et du complotisme à la déportation, il n'y a qu'un pas - que ne manquerait pas de souligner le commissaire audiovisuel de la pensée Patrick Cohen. Ainsi me sentez-vous sûrement Charlie Coulibaly comme un dangereux extrémiste à étouffer.
Mais l’extrémisme est une notion, une nuance idéologisée, théorisée dans le souci de marginaliser. Elle évolue au fil du temps, selon les impératifs politiques. Il faut donc la relativiser, et ne s’interdire aucune pensée.

C'est pourquoi, dans ma mesure de Marcel, j'essaie de vous faire ouvrir les yeux.

Depuis peu les films à sensation se sont dotés de la technologie 3D : dans quel but ? pour quelle raison ? Est-ce que le film sera de meilleure qualité ? Nullement. Mais il s'agit bien là du "cinéma sentant" du Meilleur des mondes qu'Aldous Huxley décrivait un demi-siècle avant nous... Ces divertissements généreusement affublés ici de l'étiquette "Culture" sont à prendre au sens pascalien du terme : le détournement des hautes aspirations, l'anti-réflexion, sous les parures classiques de grandeur, de sérieux, d'accession à la liberté.
Libre à vous, donc, de rester avachis dans votre conformisme gluant, mais soyez-le avec panache et lucidité. Quoique vous ne supporterez pas la permanence du divertissement en prenant conscience de ce qu'il est réellement.

Enfin, pour amortir la descente avant qu'on ne touche le fond, je citerai Jacques Ellul (Le bluff technologique, 1988) :

La culture au trou ! Ce qui m'intéresse autant, c'est la proclamation des deux auteurs cités plus hauts : « Ma culture, c'est Mickey » . Voilà enfin la vérité annoncée. Le niveau culturel du Français cultivé se situe au niveau des bandes dessinées destinées aux enfants de huit ans. Disneyland n'est pas un scandale, c'est seulement le crétinisme social poussé à son extrême limite, c'est la face la plus explosive de ce long travail de déculturation et de détournement des français hors du fondamental et du sérieux quotidien, c'est l'avilissement justifié par l'emploi et l'économie, de ce qui pouvait subsister d'esprit critique et de distanciation.