Le Parc des Princes : Histoire et description
Extrait tiré de l"Histoire du PARIS SAINT-GERMAIN Football-Club (1904-1998) de Thierry Berthou."Avant la prise de la Bastille, on trouvait, sur l'actuel site du stade, un parc réservé aux activités de récréations des Princes.
Le dimanche 18 juillet 1897 marque l'inauguration du stade vélodrome du Parc des Princes.Les tribunes, faites à la hâte, n'avaient pas paru suffisamment solides à la Préfecture qui ne permit pas au public d'y prendre place en ce 18 juillet...
Henri Degranges, chroniqueur à
Vélo, futur fondateur du quotidien l'
Auto-Vélo (1900) et de l'épreuve cycliste du Tour de France (1903) en est le principal parrain et directeur. Le cyclisme étant, de loin, le sport le plus populaire à l'époque, le Parc, et ses 3.200 places assises, devient l'un des temples parisiens de la petite reine.

La demi- finale du Championnat de France 1899 devait avoir lieu au Parc. Le Havre A.C et l' Iris Club Lillois ne peuvent disputer la rencontre au Parc car on ne trouve pas de ballon! Quand on met enfin la main sur une balle, il est trop tard, le Parc est réservé pour une rencontre de hockey sur gazon...Le Havre A.C accède en finale du Championnat de France après une courte victoire 1-0 face aux Lillois le 28 février 1899.
Le 5 avril 1903, et devant près de 2.000 spectateurs, le Racing Club de France affronte le R.C Roubaix pour l'attribution du titre de champion de France 1903. Après la prolongation, les deux formations sont toujours à égalité deux buts partout. Roubaix est finalement sacré une semaine plus tard à Lille.
Le premier rendez-vous international au Parc a lieu le 26 avril 1903. Devant 984 spectateurs payants, une sélection anglaise écrase par 11 à 0 une sélection des meilleurs joueurs parisiens.
Le premier match officiel des Bleus sur le territoire français se déroule au Parc le 12 février 1905. L'équipe de France s'impose par un but à zéro face à la sélection nationale suisse. (photo ci-dessous)

Le parc fut également le théâtre de rencontres amicales de prestige mettant aux prises les meilleurs formations professionnelles anglaise, comme ce fut par exemple le cas le 5 mai 1910, quand l'équipe de Swindon s'imposa 2-1 face à Barnsley.
Les finales du Championnat de France .S.F.S.A 1905 (Gallia Paris 1-0 R.C Roubaix), 1907 (R.C France 3-2 R.C. Roubaix) et 1910 (U.S. Tourcoing 7-2 S.H. Marseille) ont lieu au Parc.
Toutefois, dès avant la Grande Guerre, le Parc est déjà concurrencé par une nouvelle enceinte situé à Colombes: le stade du Matin, qui accueille les finales 1909 et 19012.
La première finale de coupde de France disputée au Parc est celle de 1919. 100% parisienne, elle sacre les Banquiers du C.A.S.G. face à l'Olympique de Paris en présence de plus de 10.000 spectateurs.
Les J.O de 1924 deviennent l'enjeu majeur du début des années folles pour les enceintes sportives parisiennes.Plusieurs projets s'affrontent dont ceux de Colombes, de Vincennes et du Parc. Le Parc perd de combat en raison d'une volonté politique d'anticiper "Ce grand Paris rêvé par les urbanistes, et imposé par les besoins de la vie moderne". Pendant un demi-siècle, le Parc devra compter avec le stade Olympique Yves du Manoir de Colombes (ancien Stade du Matin) comme concurrent sérieux.
En 1925, à la suite d'un accord passé avec MM. Desgranges et Goddet, la Ville de Paris consentit à ces derniers un bail de 40 ans en vue de la constitution d'une société anonyme. Le loyer consistait en une taxe de 4% sur l'ensemble des recettes brutes d'exploitation, avec une garantie minimum annuelle de 25.000 francs.
Le magazine sportif
Match du 19 avril 1932 titre : "Un nouveau stade grandiose aux portes mêmes de Paris". En effet, comme le lui autorisait son bail, la société anonyme d'exploitation du Parc, fondée le 26 octobre 1925, procède à des travaux : le Parc des Princes connaît son premier lifting important. C’est désormais une enceinte de 45.000 places, dont 26.000 assises, qui trône à la Porte d' Auteuil. Cette capacité initiale est rapidement réduite à 38.000 places pour des raisons de confort.
Toujours équipé d'une piste de cyclisme de 454 mètres rose, le Parc est souvent le point final du Tour de France. Au niveau du football, le Parc est éclipsé par le stade Olympique de Colombes. Néanmoins, la Coupe du Monde 1938 fait une courte halte au Parc pour un huitième de finale entre l'Allemagne et la Suisse.
La libération et la reprise du Championnat professionnel voient l'émergence d'un "nouveau" grand club parisien : Le Stade Francais, qui s'installe au Parc. Le Racing Club de Paris, pour des raisons de commodités d'accès, disputa également de très nombreuses rencontres à la Porte d'Auteuil dès les dernières saisons d'avant-guerre.La première rencontre en nocturne au Parc est disputée le 26 mars 1952. Cette nouveauté ne porte pas chance à l'équipe de France qui s'incline, ce soir-la, un but à zéro face à la Suède.Fin juin 1952, le Parc accueille la finale de la Coupe Latine qui voit la victoire du F.C. Barcelone sur l'O.G.C Nice.
1955 marque les débuts de la Coupe d'Europe des clubs champions. Après un premier tour sans problème face aux champions du Danemark, le Stade de Reims décide de disputer ses matchs suivants dans la nouvelle épreuve continentale au Parc. Les Hongrois du M.T.K. et les Écossais d'Hibernian y sont éliminés par les champions de France. la première édition de la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions se déroule au Parc: Les Rémois, habitués du lieu, affrontent le Real Madrid. Tout a été écrit sur cette rencontre. Les Castillans remportent la Coupe et entament une série impressionnante de victoire dans l'épreuve reine du football européen.
Les Rémois retrouvent l'enceinte du Parc pour y disputer quelques matches de Coupe d'Europe à la fin des années 50 et au début des années 60. La finale de la Coupe de France a lieu de temps en temps au Parc qui souffre toujours de la concurrence de Colombes. La coupe Charles Simon est remise au Parc en 1919(C.A.S.G Paris), 1938 (Marseille), 1940 (R.C. Paris), 1943 (Marseille), 1963 (Monaco), 1965 (Rennes), 1966 (Strasbourg) et 1967 (Lyon).
En 1965, la Ville de Paris ne renouvelle pas le bail avec la société exploitante. La construction du boulevard périphérique dans la zone du Parc est également décidée à la même période. Le périphérique doit passer sous le stade et l’amputer de 17.000 places.
Le 9 avril 1965, la gestion du Parc est confiée à la Fédération Française de Football pour une durée de cinq ans, prorogées d'une durée égale à celle des travaux. Un nouveau Parc va sortir de terre.
Le cahier des charges de cette nouvelle enceinte prévoit l'accueil des rencontres de rugby et de football. Les adieux à la piste de cyclisme du Parc ont lieu en 1967 à l'occasion de la dernière arrivée du Tour de France. L'ultime rencontre de football disputée dans l'ancien Parc, alors en travaux, fut la finale de la dernière édition du Championnat de France Amateur (Pierrots Strasbourg 1-0 Montélimar) le dimanche 14 juin 1940.
Le vieux Parc et le C.F.A meurent ensemble; tout un symbole.Robert Tallibert est choisi comme architecte. Il est également le père du Stade Olympique de Montréal. Les travaux, commencés le 8 juillets 1967, s'achèvent en avril 1972. Les porte-à-faux de 50 mètres, qui donnent son cachet extérieur au nouveau Parc, sont inédits et audacieux.
Premier stade d'Europe à disposer d'un éclairage intégré au toit, aucun des 49.700 spectateurs du nouveau Parc n'est à plus de 45 mètres de la ligne de touche la plus proche. Autres nouveautés inédites sur le vieux continent : un système de vidéo interne, une gestion par ordinateur de l'éclairage et une sonorisation intégrée. En revanche, le doublement du devis de construction, qui passe de 80 à 150 millions de francs, sa capacité "réduite", les 164 mètres qui séparent les tribunes Boulogne et Auteuil, mais aussi l'absence de parking font jaser !
Au printemps 1972, la Ville de Paris accorde conjointement à la Fédération Française de Football et à la Fédération Française de Rugby, une concession de 18 ans à dater du 1er mai 1972.
Les 72 guichets du nouveau Parc ouvrent leurs portes pour la première fois le 25 mai 1972 à l'occasion de la rencontre France-U.R.S.S Olympiques. Le président Georges Pompidou inaugure officiellement la nouvelle enceinte le 4 juin 1972 en assistant à la finale de la Coupe de France.
Stade des équipes de France de football et de rugby, le Parc est tout d'abord utilisé en Championnat par le Paris Football-Club dès 1972-1973. La saison suivante, le PSG, sous ce label, dispute sa première rencontre à la Porte d'Auteuil à l'occasion d'un choc au sommet de deuxième division face au Red Star en lever de rideau du match de première division Paris F.C - Sochaux (10 novembre 1973).
La montée en Division 1 à l'issue de la saison 1973-74 , et la descente du Paris F.C en deuxième division, font du PSG, depuis la saison 1974-45, l'utilisateur principal du Parc. A bien des occasions, le PSG vit son calendrier modifié en raison des rendez-vous internationaux de rugby. (...)
Par la suite, le Pars F.C., puis le Racing (Racing Paris 1; puis Matra-Racing) utilisèrent également le Parc lors de leurs courts séjours en première division sans jamais atteindre les mêmes affluences que celles enregistrées par le PSG. Environ 13 millions de spectateurs payants ont, depuis le 10 novembre 1973 franchi les portes du Parc pour assister à une rencontre officielle du PSG, soit plus de 500.000 en moyenne par saison !La barre symbolique du million de spectateurs payants sur une seule saison a été atteinte en 1994-95.
"Grand Stade" oblige, le Parc fait ses adieux à la finale de la Coupe de France le 10 mai 1997. L' OGC Nice est le 17eme et le dernier club sacré au Parc au terme de cette 33eme remise de la Coupe de France ici. L' OM (38,43,72,76,89), le PSG (82, 83, 93, 95) Monaco (63, 80, 85, 91), Saint Etienne (74, 75, 77), Lyon (67, 73), Metz (84,88) Bordeaux (86,87), Auxerre (94,96) Nancy (78), Nantes (79), Bastia (81), Montpellier (90), et enfin Nice (97) garderont toujours un bon souvenir à l'évocation du Parc...
Les adieux du rugby au Parc (22 novembre 1997 sont cataclysmiques avec une correction (52-10) infligée à l'équipe de France par les Springboks Sud-Africains !
Côté ballon rond, les Bleus signent au Parc quelques-une de leurs plus légendaires rencontres. On citera ici pêle-mêle le France Bulgarie 1977, le France-Hollande 1981, ou le France-Espagne 1984 qui sacre les Bleus champions d'Europe ! Quelques déconvenues de la sélection nationale eurent également lieu à la Porte d'Auteuil. Celles qui firent le plus mal furent sans conteste les deux rencontres livrées fin 1993 face a Israël et à la Bulgarie, privant ainsi la France de Coupe du Monde en 1994."
Pour la réception de la Coupe du monde 1998, le Parc des Princes se contente d'un lifting minimum. Les fauteuils, après 26 années de service, sont changés. Les tribunes hautes seront désormais exclusivement bleues; bleue et jaune précédemment. Coût de ces travaux : 44 millions de francs à la charge de la Ville de Paris.
Le 28 juin 1999, la Ville de Paris étend pour 15 années supplémentaires la concession d'exploitation du Parc des Princes à la SESE. Cet accord permet le début de travaux de rénovation autrement plus ambitieux qu'à l'occasion de la Coupe du monde en 1998. Ces travaux sont co-financés par la Ville de Paris (78 MF) et par la SESE (53 MF). Stade de France oblige, les équipes nationales de football et de rugby désertent le Parc, entraînant une baisse de recettes pour la SESE. Aussi, le contrat liant la Ville et la SESE est bien moins exigeant que par le passé. Au grand désespoir des riverains, plusieurs concerts sont désormais autorisés chaque saison au Parc... Afin de compenser la perte de recettes, le minimum garanti versé à la Ville est divisé par deux, passant à deux millions de francs par an.
Le Paris Saint-Germain s'approprie alors pleinement le stade, et le siège du club y est transféré dans un nouveau bâtiment le 18 février 2002. Le PSG hésite a ouvrir ses portes au club de rugby à XV du Stade français Paris, mettant en avant les dégâts qu'occasionneraient les rugbymen à la pelouse. Dans un premier temps, les bons rapports entre les deux clubs permettent au club du président Max Guazzini d'organiser quelques rencontres au Parc devant des tribunes pleines et festives. La finale de la Coupe d'Europe de rugby à XV 2000-2001 y a lieu tandis que cinq matchs de la Coupe du monde de rugby à XV 2007 sont programmés à la porte de Saint-Cloud, dont la finale pour la troisième place. Mais il devient de plus en plus difficile pour le Stade français de programmer ses matchs de championnat face à la réticence du PSG32.
Suite à la vente en juin 2006 du PSG par Canal+ à un fonds d'investissement américain (Colony Capital), à un fonds d'investissement français (Butler) et à une banque américaine (Morgan Stanley), la concession du Parc des Princes passe sous contrôle des nouveaux propriétaires du club parisien. Le contrat de concession de la Ville de Paris, propriétaire du Parc, court jusqu'en 2014.
Avec le projet d'installation définitive du PSG au stade de France, la destruction du stade du Parc des Princes est désormais à l'étude33.
Le 12 septembre 2007, l'équipe de France de football revient au Parc pour y disputer (et y perdre 0-1) un match contre l'Écosse en match qualificatif pour l'Euro 2008.
Le 7 juin 2012, un communiqué du Paris SG et de la Ville de Paris indique que la rénovation du Parc des Princes s'effectuera en deux temps ; contrairement à ce qui était attendu, l'augmentation de la capacité du stade interviendra après l'Euro 2016.