6 : GIRONDINS DE BORDEAUX 1996Finaliste de la Coupe UEFASi l'on demande à un fan de football français quel est le plus beau parcours des girondins de Bordeaux, il y a des chances qu'il vous réponde : « La finale 1996 ! »
Pourtant, c'était trèèèès loin d'être gagné, cette participation à la finale de la Coupe UEFA... tellement loin que Bordeaux commence en fait son aventure européenne en Coupe Intertoto en juin 1995...Slavo Muslin est alors l'entraîneur bordelais qui a fini 7e de Division 1. Du coup, accompagné de Cannes, Strasbourg et Metz, les girondins disputent la première édition de cet Intertoto, bizarrement formulé. Phase de poules de 5 équipes, puis 1/8 et ¼ sur un match avant de jouer les demis sur un aller-retour. Une finale ? Non, les vainqueurs des demi-finales se qualifient en C3. Un bon gros souk !
Bref, Bordeaux sort tranquillou de cet usine à gaz, accompagné de... Strasbourg le 22 aout 1995, soit sept semaines après leur entrée en lice. Les français viennent déjà de jouer huit matches de coupe d'Europe et sont donc bien chaud pour entamer le championnat ? Pas vraiment, Bordeaux rame dans cette première partie de saison...pourtant, le même effectif gagne et passe les tours de la Coupe UEFA. Skopje (1/32e), le Rotor Volgograd (1/16e) et le Bétis Séville (1/8e) tombent dans l'escarcelle des bordelais. Le FCGB joue au docteur Jekyll et mister Hyde quand le 4 février, Slavo Muslin est limogé, laissant sa place à Gernot Rohr, ancien du cru. Ça ne changera rien en championnat, où Bordeaux finira 16e, à quatre points du premier relégable, Gueugnon. Mais le coup fort de ce parcours 1995/96 reste évidemment ce quart de finale retour au Parc Lescure contre le Milan AC.
A l'aller, Bordeaux a bu la tasse 2-0 et se retrouve avec le pire score à remonter chez lui. Côté milanais, on retrouve Maldini et Costacurta, la défense centrale légendaire, mais aussi Patrick Vieira, arrivé en novembre en Italie de l'AS Cannes. Citons également Baresi, Desailly, Weah ou Baggio. Difficile pour les non connus comme Toyes ou Lucas, mais ils peuvent s'appuyer les néo-internationaux français, Zizou, Duga et Liza. Et la Parc Lescure va s'embraser comme jamais. Tholot puis Dugarry par deux fois viennent achever les milanais. Les 32 000 spectateurs n'en reviennent pas, Milan est tombé au terme d'un incroyable match. La demi-finale est un énorme coup de chance puisque les sudistes se déplacent à Prague, y affronter le Slavia alors que l'autre demi oppose le Bayern au Barça !!! Bordeaux brille par sa défense pourtant si mauvaise en championnat (1-0 1-0) et gagne son billet pour la finale. Mais ses 19e et 20e match européen cette saison seront ceux de trop. Dugarry et Zidane sont absent à l'aller en Allemagne. C'est du coup plus compliqué et Bordeaux perd 2-0... rebelote, comme les quarts ? Pas du tout, le Bayern se balade et remporte le trophée (3-1).
Après 11 mois et 20 matches, Bordeaux s'incline finalement au bout du bout. Une incroyable épopée que malheureusement Bordeaux ne pourra refaire car beaucoup de joueurs seront alors demandé pendant l'intersaison. Si bien que le titre de champion de France 1999 sera gagné sans aucun joueur de la finale de 1996...
5 : STADE DE REIMS 1956 – 1959Finaliste de la Coupe des clubs champions 1956
Finaliste de la Coupe des clubs champions 1959Voilà le pionnier. Reims, c'est simplement un club qui a fait le yo-yo L1/L2 à l'intersaison pour nous, mais pour les très vieux, c'était simplement les meilleurs. A l'époque où le professionnalisme n'est présent qu'en France que depuis 1932, une équipe domine les années 50 : Reims. Le Stade, c'est six titres de champion de France entre 1949 et 1962.
En parallèle, les anglais déclarent que Wolverhampton est le meilleur club du monde après une série de matches amicaux de leur part. Le journal l'Equipe n'est évidemment pas d'accord et propose, par le biais de son directeur, Gabriel Hanot, de créer une compétition européenne, histoire de régler tout ça sur le terrain. Hanot n'est pas fou, il sait que les clubs français ne sont pas si loin, puisque depuis dix ans, un élu de Division 1 est choisi pour disputer la Coupe Latine, qui opposent les champions portugais, espagnols, italiens et donc français. Les français s'y comportent plutôt bien d'ailleurs. Une fois le terrain administratif effectué, le 4 septembre 1955 a lieu le premier de la Coupe des Clubs champions entre le Partizan Belgrade, qui rend visite au Sporting Lisbonne. Quid des rémois là-dedans ? Ils sont invités à y participer en tant que champion de France, mais ce n'est pas le cas pour tous les pays. L'Angleterre refuse d'envoyer son poulain Chelsea, certains autres pays envoient ce qu'ils peuvent, à l'instar de la Suisse et le Servette (6e du dernier championnat) ou simplement le Partizan (5e) et le Sporting (3e). Est-il alors illogique de voir finalement la première finale entre deux clubs ayant été champion l'année précédente ? Le Real se faufile en finale, mais a failli sortir en quarts contre le Partizan (4-0 0-3), quant à Reims, c'est Aarhus (Dan), le Voros Lobogo (Hon) et Hibernians (Eco) qui seront écartés. Reims et Madrid s'affrontent donc en finale et voit les rémois menés 2-0 en dix minutes par Leblond et Tremplin. Mais le Real se chargera de ramener les français à la réalité. Score final 4-3.
En 1959, beaucoup de choses ont changé en France, mais le Real est toujours sur le toit de l'Europe depuis 1956. Personne ne les a détrôné. Et Reims revient à la charge. Débarrassée de Ards (IrN), d'Helsinki (Fin), du Standard (qui a failli leur faire la peau 2-0 0-3) et des Young Boys (Sui), les voilà à nouveau contre l'ogre européen. Jonquet, Penverne, Fontaine et Vincent sont internationaux et viennent de finir 3e avec la France à la Coupe du Monde 1958 en Suède. Ils veulent plus. Mais le Real est intraitable et l'emporte 2-0 grâce entre autres à Raymond Kopa, ancien rémois. Cette finale de 1959 restera la dernière avant celle de Saint-Etienne en 1976, autant dire des années lumières pour les français qui avaient espérés mieux avec ces performances de haut niveau du football français.