federer52 a écrit:Les Misérables: bon, là, c'est très contrasté: il s'agit de
la description de la réalité de la vie d'une cité ...
Il s'agit d'une séquence classique de valorisation-victimisation des quartiers clientèlisés du Système...
Une mise en scène qui a d'ailleurs "bouleversé" Macron, lequel a "
demandé au gouvernement de se dépêcher de trouver des idées et d’agir pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers".
On se demande ce qu'attendent les infirmiers, les agriculteurs, les pompiers, les artisans, les caissières, les routiers... puisqu'il suffit de faire un "film" pour tirer les larmes.

(... en l'occurrence, avec les "Tuches", les "Deschiens" et autres "Bienvenue chez les ch'tis" ce sont plutôt des larmes de rire).
On ne comprend rien à rien si on ne comprend pas l'essentiel.
Les "quartiers" ne sont pas défavorisés.
Culturellement, certes, étant plus proche du zoo concentrationnaire que de l'agora fantasmée par Le Corbusier, on est très défavorisé, et c'est regrettable.
Et cependant, les faits sont là : les banlieues cosmopolites des grands pôles mondialisés sont continuellement arrosées d'allocations (proportionnellement au nombre de moutards pondus), de plans pour la jeunesse, pour l'éducation, pour l'urbanisme, pour les transports, pour la laïcité, pour la citoyenneté, pour le sport, pour l'insertion professionnelle...
On n'a jamais vu un tel traitement en faveur de l'Ariège, de la Creuse, du Lot, du Cantal, du Doubs ou de la Dordogne...
Il suffit de comparer les chiffres des distributions de l'aide publique.
Le Capital - dans ses médias, dans sa publicité, dans sa sous-culture, dans sa politique de l'égalité des chances à pouvoir jouir de la marchandise - valorise un lumpenprolétariat bigarré, reclus dans une temporalité historique qui le maintient à un degré idéal de docilité et de domestication - malgré une turbulence superficielle (
https://twitter.com/Sysy7578/status/1256494427595472897) - et qui de fait vient casser la puissance de l'unité révolutionnaire autochtone.
En effet, à quoi aspire notre banlieusard ?
A glorifier la marchandise : par la consommation, par le show-business, par le trafic de la came (un commerce entretenu par politiciens et ripoux, les dealers de banlieues étant les livreurs Uber de la coke des marquis de centre-ville).
Le rêve de Yacine ce n'est pas de renverser le Système, mais d'avoir de belles bagnoles, de belles fringues, de belles gonzesses et beaucoup de fric.
Et l'islam de ses pères comme alternative.
C'est ainsi que les libéraux de l'époque, traumatisés par les immenses grèves sauvages de mai 68, enclenchèrent le processus de regroupement familial (
et ça, c'est encore Francis Bouygues qui en parle le mieux).
Depuis, il s'agit de valoriser la représentation spectaculaire de racailles brûleurs de bagnoles et bolosseurs de fonctionnaires de la république, tandis que d'éborgner les honnêtes travailleurs français en bataille hebdomadaire pour la défense de leurs acquis sociaux dans une grande prise de conscience anti-capitaliste.
Le grand mensonge capitaliste est dévoilé par les tirs de LBD sur des manifestant
es pacifiques, alors qu'un seul mot de travers à l'intention du premier guignol des "quartiers" soulèveraient les cris d'orfraies des médias du Système et aboutirait à une visite présidentielle en bonne et due forme (cf "l'affaire Theo", en référence à l'escroc Theo Luhaka).
Bref, les Misérables est tout sauf anti-système.
Quand le zyva
Ladj Ly célèbre son César en nikant la police, ce n'est pas en lien avec les forces de l'ordre qui rackettent les français en période de confinement dictatorial - il ne fait qu'entretenir un modèle-stéréotype qui est la raison d'être de sa fausse complainte.
Donc ne regardez pas cette daube.
Quitte à bouffer de la banlieue, regardez plutôt, avec un oeil critique évidemment, ce documentaire pas trop mauvais sur le Mirail à Toulouse.
https://www.youtube.com/watch?v=7K7JJtD64oQComment le communautarisme victimaire influence les esprits, comment il cultive de manière perverse un complexe d'infériorité et de non-intégration, comment les préjugés sont ancrés et comment ils peuvent être remis en question par la conscience radicale.