Histoire du Paris Saint-Germain FC depuis sa création jusqu’à nos jours
Sommaire :1970-1971 : Création du Paris Saint-Germain FC- 1970-1971 : Création du Paris Saint-Germain FC
C’est la catastrophe pour les clubs de foot de la capitale. Le Stade Français, le CA Paris et le RC Paris viennent de déposer le bilan. Au grand dam de la FFF qui aimerait bien relancer le foot professionnel à Paname. Et de nombreux fans aussi. 20.000 prennent part à une souscription relayée sur la radio Europe 1 par Pierre Bellemare et de nombreux médias (L’Equipe, Le Parisien, France Football) pour monter un nouveau club, le Paris Football Club.
Un beau projet sur le papier. Malheureusement, à quelques semaines de la reprise des championnats, le PFC n’a ni joueurs, ni entraîneur, ni encadrement, ni stade, ni compétition à disputer. Dans ces conditions, un plan B de rapprochement avec le Stade Saint-Germain d’Henri Patrelle est vite étudié.
La fusion entre les deux clubs est entérinée par la FFF en mai 1970 et donne naissance au
Paris Saint-Germain Football Club. Pierre-Étienne Guyot (ex-PFC) est porté à la présidence, mais le pouvoir réel est en fait laissé entre les mains des deux vice-présidents : Guy Crescent (ex-PFC), par ailleurs patron de la société de transports Calberson, et surtout Henri Patrelle (ex-Saint-Germain) qui est également président de la Commission sportive qui gère le football. L’ancien joueur du Stade Saint-Germain garde ainsi la main sur l’aspect sportif tandis que Crescent s’occupe des questions d’intendance.
Premier gros coup du Paris Saint-Germain naissant, la signature de Jean Djorkaeff, trentenaire expérimenté, international de renom capitaine de l’Equipe de France, qui arrive au club le 22 juin 1970.
Le premier match de l’histoire du PSG FC est un match amical perdu contre les Normands de Quevilly (1-2) le 1er août 1970.
Le 23 août 1970 signe le tout premier match officiel du PSG , deuxième division (National) contre Poitiers (1-1)Le lecteur pointilleux retiendra pourtant que la date généralement retenue (par le club en tout cas) comme marquant la naissance officielle du PSG est le 27 août 1970, jour de la publication de sa création au Journal Officiel .
Pour sa première saison, le Paris Saint-Germain se montre très efficace en terminant 1er de son groupe. Il devient même champion de D2 le 12 juin 1971, après avoir affronté Monaco et Lille, leader des deux autres groupes. Le nouveau club parisien, qui évoluait avec une équipe mixte de 5 joueurs pros et 6 amateurs (comme le règlement l’autorisait alors en D2) est donc promu en D1 avec obligation de devenir un club professionnel.
Pour sa première saison dans l'élite, le PSG finit a une honorable 16 ème place.Mais, suite à des pressions de la mairie de Paris qui refuse de subventionner un « club banlieusard12 »,
le club est scindé en deux en mai 1972 : la section professionnelle passe sous les couleurs du Paris FC et reste en D1, tandis que
les amateurs du PSG sont relégués en Division 3, là où évoluait l'équipe réserve. Le mariage avec le PFC aura tenu moins de deux ans.
- 1971-1973 : la D1 et du rififi au PSG (déjà !)
La Ville de Paris commence à s’intéresser de près au Paris Saint-Germain et le Conseil de Paris (la Mairie ne date que de 1977) décide de lui accorder une subvention pour ses débuts dans le professionnalisme. A condition que le PSG joue bientôt au Parc des Princes, qu’il se maintienne en 1ère division, et que 2 membres du Conseil de Paris entrent au Conseil d’administration du PSG. C’est le début d’une longue relation plus ou moins chaotique qui se poursuivra avec la Mairie de Paris et qui dure encore aujourd’hui.
Car, rien n’aura jamais été facile au PSG et les premiers soucis ne vont pas tarder. Pour sa première année parmi l’élite, le club parisien termine son championnat à une honnête 16ème place. L’histoire retiendra que le club parisien a disputé son premier match parmi l’élite le 11 août 1971, défaite à Angers (2-0).
Pas mal pour un début. Mais c’était sans compter sur les partisans du Paris Football Club qui n’ont que peu goûté le changement de nom de leur club, avorté à l’état de projet. A la surprise générale, durant l’hiver 1972, le Conseil de Paris ordonne même au club francilien de changer son nom et de revenir à celui de Paris Football Club, sous peine de devoir rembourser les subventions perçues ! Un vote est même organisé au Conseil de Paris, favorable aux partisans du Paris Saint-Germain.
Malgré tout, Pierre-Etienne Guyot et Guy Crescent vont faire sécession et relancer le Paris Football Club déclarant alors, visionnaires : « le PFC sera une grande équipe pour la capitale » !
Appuyés par le Conseil de Paris, la Ligue et la Fédé, c’est donc le PFC qui continuera en D1 pour la saison 1972-1973 tandis que les
amateurs du PSG sont relégués en Division 3, là où évoluait l'équipe réserve. Le mariage avec le PFC aura tenu moins de deux ans.
Henri Patrelle dit son écoeurement à la presse : « dans cette affaire nous sommes très loin du football. Trop de problèmes politiques sont venus salir notre sport. »
Il est amusant de noter que près de 40 ans après, rien n’a vraiment changé, le PSG fait toujours autant tourner les têtes de ceux qui l’approchent !
Les pros continuent avec le PFC en première division et le Paris Saint-Germain est donc rétrogradé en D3, reprenant son statut de club amateur. La saison 72-73 se passe plutôt bien. Le PSG termine deuxième de son championnat. Devant le désistement du premier, Quevilly, il se voit même proposer une montée en D2.
C’est le moment pour le premier président du club, Henri Patrelle, de passer la main (il deviendra intendant des Bleus jusqu’en 1979). En mal de financement,
il laisse le club à Daniel Hechter, jeune créateur de mode de 35 ans qui, après un an de collaboration en tant que responsable du comité de gestion, prend la présidence du club en 1974.
Les couleurs officielles du Paris Saint-Germain sont déposées, bleu, rouge, blanc, de même que le logo à la Tour Eiffel. A la fin de la saison 73-74, au terme d’un barrage contre Valenciennes perdu 2-1 à l’Aller et gagné 4-2 au Parc des Princes, le Paris Saint-Germain nouvelle formule retrouve à nouveau la D1, ironie du sort, l’année même où nos amis du Paris FC descendent en deuxième division !
Vidéo retracant la montée du PSG :
Les hommes de la remontée : André, Bade, Bajoc, Béreau, Brost, Cardiet, Choquier, Deloffre, Dogliani, Dossevi, Dumot, Laposte, Ledunois, Léonetti, Llodra (le père de Mickaël), Marella, Monteiro, M’Pelé, Nossibor, Planchart, Quéré, Renaut, Spiegler, Zbinden.
Depuis cette année 74, le PSG n’a jamais plus quitté la première division et est même aujourd’hui le club qui a aligné le plus de saisons en D1. Cette saison (2012-2013),
le PSG entame sa 38ème saison de D1 consécutive, seul doyen depuis que Metz est en L2 et que Nantes fait la navette entre L1 et L2.
- 1974-1978 : le gang des chemises roses et un maillot haute couture
Dans son entourage, Daniel Hechter entraîne quelques inconditionnels du PSG dont les noms sont associés depuis toujours au club. Francis Borelli, Charles Talar et Bernard Brochand sont déjà aux avant-postes. Et puis un comité de fidèles de la première heure qui attendaient une grande équipe à Paris garnit la corbeille : Jean-Paul Belmondo, Enrico Macias entre autres.
Évidemment, la presse glose déjà sur ce nouveau club lancé par un entrepreneur qui ne vient pas du sérail. Daniel Hechter aura été le premier président à n’être pas issu du monde du football. De plus, c’est au restaurant du très chic VIIIe arrondissement près des Champs, « Chez Edgar », qu’Hechter va organiser la première conférence de presse de son PSG. La presse affublera Hechter et ses copains du surnom de « gang des chemises roses », même si seul Francis Borelli avait décidé ce jour-là de mettre une liquette rose du plus bel effet.
Dans les esprits, c’est donc un PSG « show biz » qui se met en place. Des paillettes et du spectacle en perspective, normal pour une ville de cette renommée habituée à l’excellence.
Pour son retour parmi l’élite, le Paris Saint-Germain étoffe son effectif et retrouve son statut professionnel. De 74 à 78, les résultats ne seront pas mirobolants mais le PSG labellisé Hechter, alors équipe de milieu de tableau si ce n’est de deuxième partie de tableau, s’installe petit à petit dans le paysage footballistique français.
C’est aussi à cette époque que Daniel Hechter va dessiner le maillot tricolore (bleu, large bande rouge cernée de liserés blancs) emblématique du PSG. Un maillot hommage à la plus grande équipe européenne du moment, l’Ajax d’Amsterdam. Daniel Hechter est un fan de Johan Cruyff. Même s’il tentera vainement de le faire venir au PSG, le prodige batave, par amitié, portera le maillot de la capitale pour deux matches de gala.
Oui, comme le rappelle Daniel Riolo dans son « Histoire du Paris Saint-Germain », Johan Cruyff aura été pendant deux jours, les 17 et 19 juin 1975, un joueur du PSG, l’espace de deux matches disputés au Parc des Princes dans le cadre du Tournoi de Paris (victoire 3-1 en demi contre le Sporting Portugal, défaite 1-0 en finale contre le FC Valence).
Le PSG nouvelle formule doit encore progresser, si on le compare aux clubs phares du moment, l’AS Saint-Etienne, le F.C Nantes, l’AS Monaco ou les Girondins de Bordeaux, véritables cadors du championnat.
Pourtant, le PSG devient de plus en plus attractif aux yeux des joueurs, ravis de porter la tunique rouge et bleue. Parmi ceux qui ont marqué l’époque, on se souvient de Jean-Pierre Dogliani, François M’Pelé,ou bien sûr de Mustapha Dahleb. Le serial buteur algérien disputera 306 matchs avec le PSG de 1974 à 1984, marquant la bagatelle de 99 buts en D1. Pour les supporters, il reste comme la première idole duPSG. Jean-Michel Larqué va aussi porter la tunique parisienne, premier Stéphanois d’une longue série à rejoindre la capitale. Carlos Bianchi, l’ Argentin qui vient d’être sacré avec Reims meilleur buteur du championnat 3 fois de suite 74, 76 et 77, ravira lui aussi les spectateurs du Parc pendant deux saisons de 77 à 79 et 64 buts.
Côté entraineurs, Just « Justo » Fontaine aura marqué les premières années du PSG en D1. Lui succèderont Ilja Pantelic (ancien gardien) et Pierre Alonzo (le père), le fantasque Velibor Vasovic puis Jean-Michel Larqué, entraîneur-joueur pendant quelques mois lors de la saison 77-78.
Côté supporters, de plus en plus de fidèles se rejoignent en tribune K où ils créent le « Kop K », sur lequel l’association des « Amis du PSG », plus vieille association de supporters parisiens, porte un œil bienveillant.
- 1978-1991: les années Borelli
L’affaire de la double billetterie signifiera la fin de l’ère Hechter au PSG (Développé dans la rubriques faits marquants de l'histoire du PSG
Daniel Hechter, le scande de la double billetterie du Parc des Princes et ses adieux . Des billets vendus aux établissements scolaires qui auraient fait l’objet de fausses déclarations de recettes et une double billetterie alimentant une caisse noire vont venir ternir l’image du club. Une pratique hélas courante à une époque où les clubs avaient besoin de trouver des liquidités afin de pouvoir se payer les meilleurs joueurs (l’ASSE en sera victime quelques années plus tard).
Francis Borelli prend la présidence en 1978. Dominique Baratelli (super gardien transféré de l’OGC Nice) et Dominique Bathenay (encore jeune milieu auréolé de ses parcours européens avec Saint-Etienne) rejoignent le PSG qui réussira, au tournant des années 80, l’amalgame entre joueurs expérimentés et jeunes joueurs (Jean-Marc Pilorget, Jean-Claude Lemoult, Frank Tanasi, Luis Fernandez).
On sent que le PSG avance. Côté terrain, Georges Peyroche prône un jeu offensif qui séduit un public de plus en plus nombreux. En juin 1980, l’idole du foot français, Dominique Rocheteau, surnommé « l’Ange vert » lors de son passage à Saint-Etienne, rejoint la capitale bientôt suivi par Nabatingue Tokoto dit « Toko » puis Ivica Surjak l’année d’après.
Le casting semble enfin réuni pour
le premier titre. Ce sera la Coupe de France. Peu régulier en championnat face aux grosses écuries, le PSG est depuis quelques saisons une équipe de coup(e)s, capable sur un match de se surpasser pour battre les meilleurs.
Pour cette finale de Coupe de France 1982, on ne donne pas cher du PSG qui affronte le grand Saint-Etienne de Michel Platini, en partance pour la Juventus.
Menés 2-1, les Parisiens égalisent à la toute dernière minute grâce à Rocheteau. On se dirige vers les tirs au but. C’est la folie. Une partie du public envahit la pelouse que le président Borelli embrasse à genoux avec sa sacoche à la main ! Le PSG s’impose 6 tirs au but à 5 et le dernier tireur s’appelle Jean-Marc Pilorget. Puis re-belote en 1983, quand le PSG remporte sa deuxième Coupe de France face au FC Nantes 3-2 avec un match somptueux de son nouveau prodige yougoslave Safet Susic.
Par ailleurs, le club de la capitale vit ses premières épopées européennes en 1982-1983 qui se finit en quart de finale contre l'équipe belge de Waterschei. Ce PSG-Waterschei en Coupe des coupes est considéré comme le premier grand rendez-vous européen du PSG. Le PSG, vainqueur 2-0 à l'aller à domicile, part favori pour la qualification. C'est en effet lors de cette confrontation contre le vainqueur de la Coupe de Belgique que le record d'affluence au Parc des Princes reste le plus élevé avec près de 49575 spectateurs. Mais lors du match retour, les belges gagnent 3 à 0 après prolongations et se qualifient.
La saison suivante, le PSG se qualifie une nouvelle fois pour la Coupe des coupes et se fait encore éliminer de justesse en huitième de finale par la Juventus de Platini (2-2 à domicile et 0-0 à l'exterieur).
Lors de la saison 1984-1985, le PSG vit une saison catastrophique avec une modeste 13e place en championnat, une finale de Coupe de France perdue contre l'AS Monaco et une élimination au 2e tour de la Coupe UEFA contre les hongrois de Videoton. Gérard Houllier remplace alors l'entraîneur Georges Peyroche dès la saison suivante et le PSG accède au
titre de champion de France lors de la saison 1985-1986 pour la première fois de son histoire. La formation de la capitale est emmenée par Dominique Rocheteau, Joël Bats, Luis Fernandez, qui est la nouvelle idole du Parc des Princes et le nouveau capitaine à la place de Dominique Bathenay. Le PSG parvient à rester invaincu pendant 26 matches. Safet Susic est le nouvel artiste de l'équipe, il illumine de toute sa classe le championnat de France.
Ce titre sera malheureusement sans lendemain. Le PSG retombe dans ses travers et frôle de peu la relégation lors de la saison 87-88.
En 1988, Tomislav Ivić devient entraîneur du PSG. Il y obtient d'abord de bons résultats, le club parisien terminant à la deuxième place du championnat, à trois points de l'Olympique de Marseille. La saison suivante est plus décevante : les Parisiens sont éliminés rapidement en Coupe UEFA par la Juventus, et avec 14 défaites terminent à la cinquième place de D1.
Résistant à l'assaut du Matra qui, cinq années durant, tenta, en vain, de ravir au PSG sa position de numéro 1 dans la capitale, le président Borelli et son système de gestion à l'ancienne se trouvent à bout de souffle à l'attaque des années 1990.
La décennie qui aura vu le PSG remporter ses premiers titres s’achève sans réelle passion. Tout juste note-t-on l’arrivée de Daniel Bravo, jeune toulousain prometteur révélé à Nice.
- Saison 1997-1998 : Sauvés par les coupes
Début de saison prometteur et match d’anthologieC’est après une saison considérée comme difficile que le PSG entame l’exercice 1997/1998 . Armée de quelques recrues offensives prestigieuses, et toujours dirigée par le tandem Ricardo-Bats, l’équipe parisienne est attendue au tournant. Le mois d’août est d’abord marqué en coulisse par l’éventuel départ de Leonardo — en fait pour payer le salaire de la star Marco Simone. Les rumeurs vont bon train, mais tant qu’il n’est pas vendu, le milieu gauche brésilien joue. Il participe ainsi au tout début de saison, et contribue aux premiers succès du PSG en championnat.
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Mais plus que la compétition nationale, le PSG a comme échéance un tour préliminaire permettant de se qualifier pour la Ligue des champions. Il doit affronter le Steaua Bucarest et, surprise, Paris s’incline 3 buts à 2 en Roumanie. L’inquiétude n’est toutefois pas de mise, et Simone rappelle avec justesse après la rencontre que si le PSG ne peut pas battre cette équipe 1-0 au retour, elle n’aura clairement pas sa place dans la phase finale de la compétition. Le problème est que Paris devra s’imposer par 4 buts d’écart, puisque le PSG perd finalement la rencontre 0-3 sur tapis vert. En cause, la participation à la rencontre de Laurent Fournier, joueur qui était pourtant suspendu. Mais le fax de l’UEFA récapitulant les joueurs suspendus n’a jamais été transmis à Guy Adam, le coordinateur sportif en charge du suivi des dossiers disciplinaires.
Cette erreur spectaculaire sera toutefois réparée par un match d’anthologie du PSG. Au cours d’une soirée électrique, Paris enchaîne les buts, et s’impose 5 à 0, avec un triplé de Raí et 4 passes décisives de Leonardo — transféré dans la foulée au Milan AC. Paris entame bien en championnat, en débutant par trois victoires consécutives. Jusqu’à un déplacement à Metz, autre équipe qui n’a alors connu que le goût du succès. Paris s’incline 2-1 face aux hommes de Joël Muller, et Robert Pirès a cette phrase en fin de rencontre : « On se surprend presque, mais Paris sera champion. » [2]
Cette défaite est alors considérée comme un accroc, puisque le PSG enchaîne par trois nouvelles — et larges — victoires. Le duo Simone-Maurice enquille les buts, et l’édifice parisien semble solide. C’est le moment pour le PSG d’aborder la phase de groupe de la Ligue des champions, avec un succès confortable à domicile, face à Göteborg. Mais la suite est nettement plus compromettante : en déplacements à Istanbul puis à Munich, Paris subit deux grosses défaites — 3-1 puis 5-1 — avec, à chaque fois, Revault et sa défense coupables d’erreurs grossières. Le PSG est donc raillé, malgré un parcours domestique plus que satisfaisant : après trois nuls, et trois nouveaux succès — dont un face à Lens, le futur champion —, Paris est premier du classement au soir de la 13e journée.
Blessures, suspensions, et fin de la coupe d’EuropeMais à partir de fin octobre, la multiplication des blessés — Simone notamment —, des suspendus — en particulier Le Guen, au repos forcé durant un mois suite à un tacle sur Coridon — et des joueurs en baisse de forme commence à coûter au PSG. D’autant que l’accent est mis sur la Ligue des champions, où Paris doit gagner ses trois dernières rencontres pour espérer se qualifier. Cela commence par une belle victoire face au Bayern Munich. Mais ce succès a été précédé d’une défaite à Lyon et, surtout, suivi d’un revers à domicile face à l’OM — marqué par la célèbre simulation de Ravanelli, qui aura entraîné le penalty victorieux.
Après un match nul à Bordeaux et une lourde défaite à Monaco (3-0), Paris dispute son avant-dernier match de poule à Göteborg. À 10 contre 11 après l’expulsion d’Algerino, Paris l’emporte à la dernière seconde grâce à Rabesandratana, qui se révèle au bon moment : Le Guen suspendu, Guérin blessé et Ngotty hors de forme, l’éclosion de l’ancien Nancéen était nécessaire. Lors de la dernière rencontre au Parc face au Besiktas, devant faire face à une avalanche de suspensions, Ricardo est obligé de lancer de nombreux jeunes et de faire du rafistolage pour monter une équipe viable. C’est un succès puisque Paris l’emporte 2-1, mais ce n’est pas suffisant. Paris termine 2e de son groupe, mais seuls les deux meilleurs seconds sont qualifiés pour les quarts de finale. Or la Juventus possède une meilleure différence de buts, et Paris est éliminé. Si le PSG avait subi une défaite moins lourde à Munich…
Les joueurs ne sont pas abattus et veulent se rattraper en se concentrant sur le championnat. « Tant pis, estime Marco Simone . La C1, ce sera pour l’année prochaine. Je suis absolument persuadé que nous allons remporter le titre. » Le mois de décembre est d’ailleurs plutôt bon : avec trois victoires et un nul en quatre rencontres, Paris atteint la trêve à la deuxième place, un point derrière Metz.
Mauvaise série et dégringoladeAu mercato, seul Didier Martel vient étoffer l’effectif parisien — James Debbah était arrivé en novembre en tant que joker. Paris attaque bien la reprise en gagnant son premier tour de coupe de La Ligue face à Lyon, en battant Strasbourg au Parc puis en éliminant Thouars en coupe de France. Et c’est à ce moment précis, mi-janvier, que Paris entame sa dégringolade. En championnat, Paris enchaîne quatre défaites — Bastia, Le Havre, Montpellier, Nantes — puis deux matches nuls, qui font descendre le club à la 5e place, et il faut se résoudre à voir le titre de champion de France échapper une nouvelle fois au club de la capitale.
Les matches de coupes deviennent alors de véritables bouées de sauvetage. Paris passe les tours sans grande difficulté — tout juste connaît-il quelques problèmes à Pau, lors d’un match où l’équipe locale aura fait preuve d’un état d’esprit lamentable, et finira avec trois expulsés. À la mi-mars, Paris valide son billet en finale de coupe de la Ligue en éliminant Lens, alors en tête du championnat, grâce à un doublé de Simone. Le paradoxe parisien entre les coupes et le championnat est alors saisissant : quelques jours après cette qualification, Paris perd face au même adversaire par 3 à 0.
Juste après cette rencontre, le départ de Michel Denisot à la fin de la saison est annoncé officiellement. Son successeur est déjà connu, il s’agira de Charles Biétry, qui ne cache pas qu’il fera un grand ménage dans l’effectif du PSG. Il fait même part de sa préférence pour un déménagement au Stade de France, le serpent de mer de l’époque. « Et si le PSG devait venir au Stade de France, il ne faut aucun tabou, même sur l’appellation PSG », estimait quelques mois plus tôt le député-maire de Saint-Denis, Patrick Braouezec . Finalement, Pierre Lescure annonce officiellement que le PSG restera au Parc des Princes la saison suivante. Paradoxalement, ce remue-ménage annoncé à la tête du club semble libérer tout le monde : il s’en suit une toute légère embellie pour Paris, avec une qualification en demi-finale de l’autre coupe après une victoire face à Monaco, une victoire 3-0 face à Lyon en championnat — la première depuis début janvier — et enfin, la finale de coupe de la Ligue.
Sauvés par les coupesFace à Bordeaux, pour l’inauguration du Stade de France en compétition officielle, Paris dispute une des plus belles finales de l’histoire de la compétition. Les Parisiens courent longtemps après le score, puisque Micoud a marqué après seulement une demi-heure de jeu. Il faut attendre la 80e minute et un penalty obtenu par un raid impressionnant de Ducrocq — vraie révélation du PSG — pour voir Paris revenir. Mais pour la première fois de sa carrière parisienne, Raí ne transforme pas le penalty, et voit Ramé repousser sa tentative. Le revenant Loko, cantonné au banc de touche jusque-là, surgit et talonne pour Simone, qui marque.
La prolongation est haletante, marquée par une volée de 30 mètres de Simone sur la barre et deux nouveaux buts : une tête de Raí suite à un centre de Loko, puis un coup franc de Jean-Pierre Papin, autre vétéran. Cela se joue donc aux tirs au but. Papin et Gralak ratent leur tentative, pendant que tous les Parisiens transforment, Loko offrant finalement le titre à son équipe.
Paris célèbre cette victoire, mais se reconcentre rapidement en vue d’un déplacement à Marseille, en championnat. Ricardo tente alors de relancer Ngotty et Revault — tous deux à l’écart depuis début février —, et Paris réussit à tenir le 0-0. Dans la foulée, en battant Guingamp 1 à 0 grâce à un but de Florian Maurice — et malgré un nouveau penalty raté par Raí —, Paris prend rendez-vous pour une autre finale au Stade de France, face à Lens. Cela devient le seul objectif de cette équipe peuplée de gloires en partance. Le championnat est quelque peu délaissé, et Paris s’incline au Parc contre Bordeaux et Monaco, avec à chaque fois un arbitrage plus que discutable. Cette dernière rencontre est surtout marquée par les adieux émouvants de Raí, qui retournera au pays à la fin de la saison. L’un des plus grands joueurs de l’histoire du club finit en pleurs devant un virage Auteuil qui ne cesse de l’acclamer.
La finale de la coupe de France a lieu une semaine après, le 2 mai. En lever de rideau, le PSG s’incline aux tirs au but en finale de la coupe Gambardella. Le match des pros voit Lens, qui veut pour sa part effectuer le doublé coupe-championnat, arriver très confiant. Mais Paris plie assez vite la rencontre grâce aux deux seuls joueurs offensifs ayant réalisé une bonne saison : Raí et Simone. Le premier marque sur une superbe tête en lucarne après un centre de Gava, le second d’une superbe frappe du gauche alors qu’il demandait à son banc un changement de chaussures… Si le barbu Smicer marque en fin de rencontre, cela n’empêche pas Paris d’enlever sa cinquième coupe de France, et de sauver sa saison. Un autre geste de classe a lieu lors de la remise du trophée : le capitaine Raí laisse le jeune Didier Domi, qui fête ses 20 ans, soulever la coupe en premier. Michel Denisot, mis en avant par ses joueurs lors des célébrations, savoure : « Notre championnat a été nul, mais on retiendra le palmarès. C’est un beau pied de nez à certaines personnes. C’est interne mais il ne faut pas oublier cela. »
Une semaine plus tard se tient l’anecdotique dernière journée de D1, lors de laquelle une équipe peuplée de remplaçants s’incline à Châteauroux. Paris n’aura donc emporté que deux rencontres en championnat à partir du mois de janvier, pour une chute de la 2e à la 8e place. Cette première mauvaise saison depuis 1991 est tempérée par les trophées obtenus. Elle marque également la fin d’une génération de joueurs talentueux et intelligents, puisqu’en plus de Raí, Fournier, Guérin, Roche et Le Guen quitteront le PSG. Mais le nouveau président Charles Biétry promet un recrutement prestigieux pour la suite…
Les moments forts de la saisonEn bref, quelques unes des images marquantes de la saison 1997/1998 du PSG :
- Raí qui va chercher le ballon au fond des filets après le premier but face au Steaua Bucarest ;
- Leonardo et Raí, à genoux, en train de se congratuler durant le même match ;
- Raí qui laisse le jeune Domi soulever la coupe de France à l’issue de la finale ;
- Raí en pleurs devant le virage Auteuil pour son dernier match au Parc des Princes
L’équipe-type de la saison Revault
Algerino, Roche, Le Guen, Domi
Fournier, Ngotty, Gava
Raí
Maurice, Simone
Ont également participé à cette saison, par ordre décroissant de titularisations : Rabesandratana, Guérin, J. Leroy, Llacer, Ducrocq, É. Cissé, Edmilson, V. Fernandez, Debbah, Loko, Martel, Kelban, Murati, Pantelic, Leonardo, Allou.
- Saison 1998-1999 : « la pire saison de l’ère Canal+ »
Révolution dans l’effectif, résultats peu probants
Michel Denisot parti, le nouveau président Charles Biétry, qui donnait jusque-là des leçons depuis sa cabine de commentateur, a enfin les mains libres pour façonner l’équipe dont il rêve. Il en résulte un départ massif de joueurs — certains étant tout de même prévus avant l’arrivée de l’ancien patron des sports de Canal+ —, et une longue liste de nouvelles recrues pour le PSG. Des joueurs aguerris à la D1 — souvent bretons — aux starlettes du dernier mondial, le mercato estival du Paris Saint-Germain semble de prime abord solide. Même si le mois de juillet est parasité par le vrai-faux départ de Simone et les conflits contractuels avec Gava, Guérin ou Fournier, l’équipe nouvellement coachée par Alain Giresse a de l’allure.
Ce sentiment est confirmé par le premier match officiel de ce tout nouveau PSG : une victoire un but à zéro face au champion en titre, le RC Lens, lors du trophée des champions. L’ouverture du championnat est en revanche délicate : à Bordeaux, Paris s’incline trois buts à un, face une très belle équipe girondine. Mais le fait que Paris joue l’essentiel de la rencontre à 10, que plusieurs recrues phares étaient absentes et, surtout, que Jay-Jay Okocha marque un but hors-norme font passer cette défaite inaugurale pour une anecdote. Paris n’était pas encore prêt, il n’y rien de grave. L’impression est d’ailleurs confirmée par la suite : Paris gagne ses deux rencontres suivantes face à Bastia et à Strasbourg, et l’on sent le club francilien sur la pente ascendante.
Puis, à l’occasion de la quatrième journée, arrive le FC Lorient au Parc des Princes. Promu en D1 pour la première fois, le club de Christian Gourcuff — qui avait été longtemps pressenti pour prendre la place de Giresse au PSG — apparaît comme un proie facile pour des Rouge et Bleu conquérants. Simone ouvre le score sur penalty dans le premier quart d’heure de la rencontre : jusque-là, tout va bien. Mais en fin de match, les Bretons renversent la vapeur en deux minutes et prennent un avantage définitif. Grosse contre-performance pour ce PSG qui quitte le stade sous les sifflets.
Au mois de septembre, le bilan reste mitigé : Paris enchaîne un nul, une victoire et une défaite. Face à Monaco, Lama se montre impérial et préserve les trois points de la victoire ; à Sochaux, il provoque a contrario la défaite de son équipe en relançant à la main directement sur un adversaire. Surtout, le parcours européen dans feue la coupe des coupes commence très mal : face au modeste Maccabi Haïfa, Paris ne peut faire mieux qu’un match nul 1-1 à domicile. Le match retour a lieu début octobre, et les trente dernières minutes sont folles. Haïfa marque à deux reprises, Paris parvient à égaliser à chaque fois, et donc à être en position de se qualifier. À l’orée des arrêts de jeu, les Parisiens se croient sortis d’un gros pétrin, mais sur un tir adverse, Alain Goma tend la jambe et marque contre son camp : le PSG est sorti de la coupe d’Europe dès le premier tour. « Paris sombre dans le ridicule », titre L’Équipe le lendemain, toujours adepte des formules les plus catastrophistes.
Le club de la capitale a donc la pression pour le match de championnat qui suit, à la maison contre Lens. En deuxième période, Rabesandratana pense ouvrir le score de la tête… mais Laurent Duhamel ne laisse pas l’avantage et siffle un penalty pour une main préalable. Cette décision, qui semble anodine, va avoir de lourdes conséquences : sur le tir au but, Marco Simone glisse et envoie le ballon au-dessus des cages. Dans la foulée, Lens marque, et gagne sur ce score de un à zéro. L’entraîneur choisi par Biétry, Alain Giresse, est dans la foulée congédié, après huit rencontres de championnat et deux de coupe d’Europe. C’est la première fois depuis 1988 qu’un entraîneur parisien est viré en cours de saison.
Le retour d’Artur JorgePour le remplacer, Biétry pousse pour obtenir Fabio Capello. Les pontes de Canal+, alors actionnaire du PSG, refusent : ils préfèrent débaucher Artur Jorge, qui entraîne alors aux Pays-Bas. Charles Biétry se voit donc obligé de travailler avec le coach qu’il a tant décrié quand il commentait ses matches cinq années plus tôt. Dans ses valises, il emmène Denis Troch, alors entraîneur en chef au Havre, qui préfère démissionner pour rejoindre Paris. Le PSG retrouve son duo de moustachus et, dans un premier temps, cela semble fonctionner : deux matches nuls convaincants à Lyon et à Nantes — les deux fois en jouant une partie de la rencontre à 10 — puis une victoire contre Auxerre. Paris semble alors avoir enfin trouvé une vraie solidité. Mise à part une défaite à Montpellier, les résultats sont bons. Le club de la capitale se permet même de gagner sur un score fleuve au Havre. À la fin du mois de novembre, après un match nul héroïque défensivement à Marseille, le Paris SG se retrouve 6e et commence à se rapprocher, doucement mais sûrement, de la tête du championnat.
Commence alors un mois de décembre catastrophique. Offensivement, il ne se passe rien. Paris ne marque aucun but et prend seulement 2 points sur 12. Avec en point d’orgue une nouvelle défaite à Lorient avec un doublé de… Patrice Loko, poussé dehors à peine un mois plus tôt par Jorge. Durant la trêve hivernale, le PSG vit une nouvelle crise de gouvernance : Charles Biétry décide de partir, se jugeant à la fois « responsable et coupable » du marasme dans lequel le club parisien s’enlise. Il est remplacé par un énarque de Canal+, Laurent Perpère, dont le nom est source de nombreux calembours chez les gens pour lesquels le seul mot PSG suffit à faire rire.
Quelques bouleversements sont également à noter dans l’effectif, avec les départs de Ouédec et Laspalles, et surtout l’arrivée d’un trio de joueurs offensifs expérimentés : Madar, Rodriguez et Gravelaine. Mais le changement est à peine perceptible. Si les Franciliens démarrent l’année 1999 par une qualification en coupe de la Ligue face à Saint-Étienne, sur un but de Madar hors-jeu, le championnat ne repart pas sur de bonnes bases. Paris perd à domicile contre Nancy, puis est défait avec malchance à Monaco. Paradoxe : trois jours après cette défaite en D1, Paris vient se qualifier aux tirs au but face à cette même équipe monégasque en coupe de la Ligue.
Il s’en suit alors une victoire face à Sochaux — la première en championnat depuis plus de deux mois —, puis c’est la réelle dégringolade. Le PSG perd deux nouvelles rencontres de championnat, à Lens sur un but de Laspalles et contre Lyon suite à un penalty imaginaire provoqué par Dhorasoo. Surtout, contrairement à l’année précédente, Paris ne pourra pas miser sur les coupes nationales puisqu’à une élimination aux tirs au but face à Nantes en coupe de France succède une défaite en coupe de la Ligue contre Montpellier, les deux au Parc des Princes. Ce dernier match est d’ailleurs marqué par une erreur technique invraisemblable de l’arbitre, qui ne donnera lieu à aucune sanction : Montpellier remplace un joueur qui se fait expulser. Paris pose des réserves, et de nombreux médias raillent… l’attitude du PSG, accusé de manquer de fair-play [1].
Toujours est-il que sur le terrain, rien ne va. Artur Jorge, entraîneur mythique du début des années 1990, est méconnaissable. Il semble complètement perdu. Son choix d’avoir écarté Pierre Ducrocq — véritable idole des supporters — a été très mal perçu, et en quelques mois son crédit généré par des années de succès vole en éclat. À domicile, contre Nantes, il joue un match couperet, mais Paris ne fait malheureusement qu’un petit 0-0. Le PSG, douzième, s’enfonce au classement. Les actionnaires et Laurent Perpère décident d’agir : ils limogent le technicien portugais. Pour le remplacer, une solution interne est trouvée : Philippe Bergeroo est parachuté à la tête de l’équipe première. Adjoint de Giresse, puis entraîneur des gardiens sous Jorge, le champion du monde [2] devra insuffler un nouvel état d’esprit au groupe parisien, complètement assommé par cette saison qui tourne de plus en plus mal.
Victoire contre l’OM : tout est oubliéL’électrochoc est immédiat : Paris s’impose à Auxerre grâce à un but de Bruno Rodriguez. Bergeroo a d’ailleurs posé son emprunte sur cette victoire grâce à différents choix tactiques : repositionnement de Goma en arrière gauche pour placer Rabesandratana en leader de défense, Algerino devenant arrière droit. Il tentera même de faire évoluer Marco Simone en quasi-numéro 10. Mais le redressement n’est que de courte durée, puisque le match suivant se solde par une défaite domicile contre Montpellier — sur un but de Nicolas Ouédec. Toutefois, Bergeroo obtient quelques points supplémentaires par la suite, et empêche le PSG d’avoir à lutter contre la relégation.
À la 32e journée arrive la venue au Parc de l’OM, qui joue le titre et s’apprête à disputer une finale européenne. Cette rencontre devient un véritable enjeu pour les supporters parisiens, frustrés cette année-là. Contre toute attente, les joueurs rouge et bleu se montrent à la hauteur et parviennent à battre leurs rivaux du sud, grâce notamment à dix dernières minutes rentrées dans les mémoires des aficionados du PSG. Les joueurs produisent leur meilleure prestation de la saison et marquent deux superbes buts ; le Parc des Princes est en transe, et l’année terne qui vient d’être vécue est presque oubliée.
Le PSG finit son année sur deux défaites, dont une face à Bordeaux qui fera beaucoup jaser [3], mais l’impression de fin de saison reste malgré tout positive. En un match, certains joueurs ont montré qu’ils pouvaient hisser leur niveau de jeu ; surtout, l’entraîneur Philippe Bergeroo a convaincu. Son intérim est jugé réussi, il est donc confirmé dans ses fonctions pour la saison suivante. Qualifié en coupe Intertoto, Paris refuse d’y participer, préférant se concentrer sur le championnat pour effacer au plus vite le souvenir de cette saison considérée alors comme l’une des pires du PSG…
Les moments forts de la saisonEn bref, quelques unes des images marquantes de la saison 1998/1999 du PSG :
- Alain Giresse, abasourdi par le but de folie marqué par Jay-Jay Okocha pour ses premières minutes en D1 ;
- Alain Goma, qui se jette pour sauver un but du Maccabi Haïfa, échoue, et se fait mal en heurtant le poteau ;
- Marco Simone qui glisse au moment de transformer un penalty, condamnant ainsi son coach ;
- Artur Jorge, entraîneur des grandes épopées parisiennes, congédié comme un paria en mars ;
- Marco Simone, venant d’égaliser face à l’OM qui vient exposer son tatouage « Batman » devant des supporters marseillais sonnés.
L’équipe-type de la saison Lama
Algerino, Wörns, Goma, Llacer
Rabesandratana, Ducrocq
Lachuer, Okocha, Yanovski
Simone
Le PSG ayant connu trois entraîneurs cette saison-là, la formation adoptée et le poste de certains joueurs ont changé à plusieurs reprises en cours d’exercice.
Ont également participé à cette saison, par ordre décroissant de titularisations : Paisley, Carotti, B. Rodriguez, Madar, A. Cissé, Domi, Ouédec, Loko, Adaílton, Gravelaine, Manuel Helder, J. Leroy, Laspalles, Casagrande, L. Leroy.
Notes[2] Philippe Bergeroo était l’entraîneur des gardiens de l’équipe de France lors de la coupe du monde 1998.
[3] Cette défaite privant l’OM du titre, même si le scénario de cette rencontre — tout comme celui du match Nantes-OM ayant lieu dans le même temps — prouve qu’il n’y avait rien de prémédité.
- Saison 1999/2000 : mieux qu’une saison de transition
Des Parisiens revigorésAprès une saison 1998/1999 très éprouvante, Paris décide d’aborder l’exercice suivant avec le plus d’humilité possible. Les stars Marco Simone et Wörns sont parties, et Philippe Bergeroo a été confirmé dans ses fonctions. Le recrutement est judicieux à défaut d’être clinquant, et au mois de juillet seuls Benarbia, Robert et Okpara posent leurs valises au Camp des Loges. Le stage de préparation dans les Alpes se déroule à merveille, tous les joueurs louent la belle ambiance qui contraste avec les guerres claniques de la saison précédente. Ali Benarbia, qui a instauré les petits-déjeuners communs, est un des principaux responsables de cette belle entente ; Bergeroo en profite pour le nommer capitaine.
Les matches amicaux sont bons [1], et les Parisiens accumulent une confiance précieuse en battant le Milan AC lors de l’Opel Masters, juste avant la reprise du championnat. Celle-ci arrive avec la réception du promu Troyes. L’option tactique de Bergeroo est claire : il joue l’offensive. S’inspirant du récent champion bordelais, il aligne un 4-4-2 avec meneurs excentrés, mais surtout un Okocha en position reculée dans l’axe, qui s’avère transfiguré par rapport à la saison précédente. Paris ne gagne qu’un but à zéro, mais ce n’est qu’en raison des poteaux troyens que le score n’a pas été plus large. Le PSG enchaîne avec une victoire difficile à Rennes, un succès à domicile contre Metz puis un match nul contre Auxerre, arraché dans les dernières minutes.
Avec dix points sur douze possibles, Paris est leader de D1, et Laurent Robert est la révélation du début de saison. Le PSG n’a pourtant pas encore fini son recrutement : si Youri Djorkaëff a un temps fait un appel du pied pour revenir, Paris tente un coup en faisant venir deux néo-internationaux brésiliens : Christian et Cesar. Le dernier match d’août marque un coup d’arrêt pour Paris, avec une défaite à Lyon. Toutefois, le contexte de la rencontre avec deux expulsions côté parisien — et pas des moindres : Robert et Benarbia — tend à relativiser la portée de cette contre-performance. Juste avant la clôture du mercato intervient un nouveau coup de théâtre : Bruno Rodriguez, qui donnait pleinement satisfaction jusque-là, tente un bras de fer avec ses dirigeants pour obtenir une augmentation. Paris ne cède pas et l’expédie en Angleterre.
Une équipe sur courant alternatifOn craint alors que le PSG ne soit pas complètement guéri, et retombe dans des travers pas si lointains… Mais il n’en est rien. Paris reçoit Bordeaux à domicile et s’impose face au champion au titre au terme d’une prestation convaincante, grâce à un but d’anthologie d’Okocha. Mais le PSG demeure toutefois sur courant alternatif. Les deux matches à domicile suivants montrent que cette équipe parisienne doit encore travailler : face à Monaco, les Rouge et Bleu craquent dans les trente dernières minutes et s’inclinent 3-0, puis ne peuvent rien lors de la venue de Marseille (0-2). Ces grosses écuries sont probablement trop fortes pour un PSG en reconstruction.
Toutefois, entre-temps, les Parisiens se sont imposés avec la manière à La Beaujoire : un score fleuve (0-4), acquis en évoluant une mi-temps en infériorité numérique. Ce jour-là, le PSG pouvait compter sur un Okocha hors du commun, et Laurent Leroy faisait ses débuts dans le rôle du remplaçant décisif. Jusqu’à la mi-novembre, Paris continue sur les mêmes bases en oscillant entre le très bon et le franchement mauvais. Entre des prestations de qualité face à Sedan ou Saint-Étienne s’intercalent des lourdes défaites au Havre ou à Lens. La défense du PSG commence à être pointée du doigt : avec 20 buts encaissés en 15 journées, ce secteur est nettement perfectible. Et ce malgré les prestations de Bernard Lama, qui n’est plus très loin de son meilleur niveau.
Bergeroo change sa charnière centrale en titularisant Cesar, et donne plus de temps de jeu à Laurent Leroy et Aliou Cissé. La réussite est immédiate puisque Paris enchaîne quatre victoires de rang — Bastia, Montpellier, Rennes et Metz. De plus Christian, qui a eu besoin d’un temps d’intégration, est commence à marquer très régulièrement — il inscrit notamment un triplé en Lorraine. Juste avant la trêve, Paris doit toutefois de nouveau s’incliner, à Auxerre, mais le contenu de la rencontre ne présente rien d’inquiétant. Paris passe donc les fêtes de fin d’année à la troisième place, et les dirigeants, qui n’avaient pas fixé réellement d’objectif comptable, sont satisfaits.
Des gros matches et du surplaceDurant le mois de janvier, Paris voit partir les remplaçants Jérôme Leroy — en froid avec son entraîneur — et Bruno Carotti, ce qui est contrebalancé par les venues de Kaba Diawara et Talal El Karkouri. Surtout, Paris doit faire sans son artiste nigérian Okocha, parti à la Can. Le groupe parisien n’est pourtant pas perturbé, et après une reprise en douceur en coupe de la Ligue — victoire contre Créteil —, le championnat reprend contre Lyon. Le PSG réalise un match parfait, menant 2-0… jusqu’aux dix dernières minutes de jeu où, naïvement, les Parisiens encaissent deux buts sur corner. Le club de la capitale manque une occasion de frapper un grand coup.
Dans la foulée a lieu le déplacement à Bordeaux où le groupe parisien, touché par le décès du fils de Bruno Carotti, se montre particulièrement soudé et arrache un match nul à l’envie. Janvier s’achève par une victoire probante contre Strasbourg et des qualifications dans les deux coupes nationales.
Le mois de février est lui bien plus laborieux. À Monaco, leader incontesté du championnat, Paris perd sur un but hors-jeu de Trezeguet, après une expulsion de Robert, source d’une polémique entre le joueur et l’arbitre Ledentu, qui l’avait déjà expulsé en août. Cette fois c’est sûr, Paris ne sera pas champion, Monaco compte bien trop d’avance. D’autant que les coéquipiers de Benarbia font du surplace avec un nul contre Nantes, et surtout une lourde défaite à Marseille, 4-1. Paris avait pourtant ouvert le score, mais une expulsion d’un Leroy dans chaque camp — pas franchement méritée pour l’attaquant rouge et bleu — déséquilibrera complètement le PSG, qui prendra l’eau ensuite.
En coupe de la Ligue, le bon parcours du PSG continue, l’obstacle nancéen étant écarté sans sourciller par trois buts à rien. Une semaine plus tard, la même équipe se déplace au Parc, et ouvre cette fois-ci le score… à la 86e minute. Heureusement, Éric Rabesandratana ne veut pas de cette défaite et égalise face à son ancienne équipe d’une montée rageuse, après quatre minutes dans le temps additionnel. Ce match nul ne fait pas avancer l’équipe au classement, mais il permet aux joueurs de ne pas lâcher dans une période un peu moins garnie de succès.
Le couac gueugnonnais et le beau finalAprès une élimination en coupe de France à Strasbourg et un nul à Sedan, les Franciliens gagnent enfin en championnat — après cinq matches sans succès — lors de la réception du Havre. Match qui s’est déroulé dans une ambiance particulière, les supporters faisant une grève des chants, estimant ne pas être assez considérés par les dirigeants et les joueurs de leur club. Le 1er avril, Paris valide son ticket pour la finale de la coupe de la Ligue en se défaisant de l’obstacle bastiais. En championnat, au soir de la 31e journée et après une superbe victoire face à Lens, Paris est troisième et doit espérer un quasi sans-faute pour dépasser Lyon, deuxième.
Mais avant de songer au championnat, il faut gagner la coupe de la Ligue. En finale, Paris affronte une équipe de deuxième division, Gueugnon, entraînée par Alex Dupont. Autant dire que la victoire est pliée d’avance. C’est en tout cas ce qu’ont dû penser les joueurs parisiens, très décontractés avant la rencontre au Stade de France. La semaine précédente, des bruits avaient fait état de discussions concernant les primes de victoires qui s’étaient mal déroulées… Et sur le terrain, face aux Forgerons, Paris n’y arrive pas. En coupe, c’est Dominique Casagrande qui joue ; le portier remplaçant doit s’incliner deux fois en seconde mi-temps. Le pire est que ce n’est pas immérité : Paris est passé complètement à travers de son match, et n’a jamais été proche de marquer. Le président Laurent Perpère refuse de serrer la main de ses joueurs lors du protocole, et la saison peut très mal se terminer.
Il reste au PSG à aller conquérir une deuxième place en D1, pour se rattraper. Malheureusement, rien ne sera facile : Paris doit aller en Corse, à Bastia, meilleure équipe à domicile cette année-là et invaincue sur ses terres. Pour une fois, les cartons rouges sont favorables aux Parisiens puisque Patrick Valéry se fait expulser. Paris en profite et marque par deux fois grâce à Laurent Robert et, surtout, à un lob mémorable d’Igor Yanovski. Bernard Lama s’est également montré décisif, en arrêtant un pénalty. Le gardien du PSG est à la fête la semaine suivante puisque, non prolongé par ses dirigeants, il dispute son dernier match au Parc des Princes, sous les couleurs parisiennes, face à Montpellier. Paris gagne 3-0 — avec un coup franc invraisemblable de puissance de Robert. En fin de rencontre, le mythique portier guyannais est porté en triomphe par ses partenaires.
Grâce à ces deux victoires, Paris est deuxième avant la dernière journée, et il ne lui faut plus qu’un point pour assurer ce classement. Cela tombe plutôt bien puisque l’adversaire troyen a également besoin d’un point pour se maintenir. Après un première mi-temps spectaculaire qui s’achève sur le score de 2-2, les deux équipes ne prennent plus de risque en seconde période, et le score en reste là. Le PSG est deuxième, à sept points du champion Monaco, et jouera la Ligue des champions sans passer par le tour préliminaire.
Cette fois, il s’agit bien d’une saison du renouveau. En faisant de son équipe une formation joueuse, Bergeroo a pris des risques, et a parfois été à la limite de chuter au classement. Mais cette année-là, les cadres ont joué leur rôle et ont su remettre l’équipe sur les rails après les périodes difficiles pour obtenir un classement mérité, avec finalement pour seul accroc cet échec en coupe de la Ligue. Dans le dernier livre de Bruno Salomon — Témoignages — 40 stars pour 40 ans de passion [2] —, Bernard Lama évoque cette saison en parlant d’« une équipe moyenne [qui] a quand même réussi à terminer deuxième, […] un peu au-dessus de son niveau sportif ». Il n’a pas tort : ce n’était pas la meilleure équipe du PSG, et elle a probablement bénéficié d’une très grande homogénéité en D1 cette saison — hormis Monaco — pour obtenir son classement. Mais cette formation attachante a laissé un véritable bon souvenir, en jalonnant sa saison de rencontres agréables. Au final, ce qui devait n’être qu’une saison de transition après la catastrophique saison 1998/1999 s’est révélée être une bonne saison, permettant de renouer dès l’été 2000 avec des ambitions élevées. Trop peut-être…
Les moments forts de la saisonEn bref, quelques unes des images marquantes de la saison 1999/2000 du PSG :
- les arabesques d’Okocha face à Nantes en championnat ;
- Laspalles en pleurs après son match héroïque à Bordeaux ;
- Christian auteur d’un quadruplé face à Strasbourg [3] ;
- Laurent Perpère, le visage grave, qui refuse de serrer la main à ses joueurs en finale de la coupe de la Ligue ;
- Igor Yanovski, joueur considéré comme un des plus rudimentaires de l’effectif, qui donne la victoire à son équipe à Bastia — décisive pour la qualification en Ligue des champions — d’un superbe lob ;
- Bernard Lama sur les épaules de ses coéquipiers pour son dernier match au Parc des Princes.
L’équipe-type de la saison Lama
A. Cissé, Okpara, Rabesandratana, Laspalles
Benarbia, Okocha, Ducrocq, Robert
Christian, L. Leroy*
À noter que cette équipe-type est basée sur le nombre de titularisations pour un poste donné. Ainsi Godwin Okpara y figure en tant que défenseur central alors qu’il a moins joué que d’autres joueurs — Algerino et Yanovski notamment —, parce qu’ils n’évoluent pas aux mêmes postes.
Ont également participé à cette saison, par ordre décroissant de titularisations : Algerino, Madar, Yanovski, É. Cissé, El Karkouri, Cesar, Murati, B. Rodriguez, J. Leroy, Diawara, Casagrande, Abriel, Carotti.
Notes[1] Quatre victoires, un match nul, et une défaite.
[2] Voir
l'interview de PSG Mag sur Bruno Salomon[3] Seuls Carlos Bianchi et Patrice Loko ont réussi cette performance au PSG.