La Ligue des champions redémarre le 14 février et j'en ai profité pour faire un récap des performances françaises en C1, C2 et C3 depuis 1990/91.
Il faut savoir qu'à l'époque, et ce fut d'ailleurs la dernière saison où toute la compétition fut en matchs éliminatoires, il n'y avait qu'un club de chaque pays (le champion national donc). Et l'on partait des 1/16 de finales directement.
Les années 90 en C1 ont donc changé régulièrement de forme, le nom aussi (Coupe des Champions 92 puis Ligue des Champions depuis 1993). La saison 91/92 met après les 1/8 de finale, les 8 équipes qualifiées en phase de groupe (2 groupes de 4). Seul les vainqueurs de groupe continuent leurs chemins, à savoir la finale. C'est comme ça que l'OM finit premier du groupe A en 93, le Milan AC 1er du groupe B. Avec le dénouement que l'on sait.
En 93/94, on rajoute des 1/2 finales, puis on changera carrément d'organisation après. 4 poules de 4 pour Auxerre en 1996/97 (avec tours préliminaires avant), puis pour Lens et Metz en 1998/99, six poules de 4. Bref, l'UEFA avait profité des nouveaux pays venus en Europe après l'éclatement de l'ancienne Yougoslavie, la Thécoslovaquie et de l'URSS pour changer de système, elle s'est carrément ouverte à tout. D'un qualifié par pays, on est passé à 3 ou 4 club d'un même pays dix ans plus tard. Pourrait-on qualifier cet exemple comme la chute des clubs français en coupe d'Europe ? Pas sûr.
Donc j'ai récapitulé toutes les performances françaises depuis 21 ans. Autant dire que dans les années 90, nous (les français) étions forts sur la scène européenne : 7 finales disputées (dans les 3 coupes) dans cette décennie , complété par 8 demi-finales et 6 quarts de finale. Nous étions aussi dans les 3 premiers à l'indice UEFA pendant un bon moment dans cette décennie.
Vainqueurs
OM 93 (Ligue des champions)
PARIS SG 96 (Coupe des Coupes)
Finalistes
OM 91 (Ligue des Champions)
MONACO 92 (Coupes des Coupes)
BORDEAUX 96 (Coupe UEFA)
PARIS SG 97 (Coupes des Coupes)
OM 99 (Coupe UEFA)
Demi-finales
PARIS SG 93 (Coupe UEFA)
AUXERRE 93 (Coupe UEFA)
MONACO 94 (Ligue des Champions)
PARIS SG 94 (Coupe des Coupes)
PARIS SG 95 (Ligue des Champions)
NANTES 96 (Ligue des Champions)
MONACO 97 (Coupe UEFA)
MONACO 98 (Ligue des Champions)
Quarts de finale
MONTPELLIER 91 (Coupe des Coupes)
AUXERRE 95 (Coupe des Coupes)
NANTES 95 (Coupe UEFA)
AUXERRE 97 (Ligue des Champions)
BORDEAUX 99 (Coupe UEFA)
LYON 99 (Coupe UEFA)
Au final, on s'aperçoit que ce sont souvent les mêmes clubs qui se retrouvaient encore qualifiés au printemps. Quatre équipes ont été en vue plus souvent : Marseille 3 fois (toutes des finales), le Paris SG fait trois 1/2 finales consécutives (93, 94, 95) avant de disputer deux finales (96 & 97), Monaco (une finale 92, trois 1/2 , 94, 97, 98), et Auxerre une 1/2 d'anthologie en 93, deux quarts en 95 & 97. Viennent s'ajouter les jeunes nantais (2 fois), Bordeaux (2 fois), Montpellier (1 fois) et Lyon (1 fois).
Pour les jeunes qui s'étonnent du parcours des clubs français, il faut savoir que ces derniers pouvaient attirer des stars. SI Bordeaux dans la deuxième partie années 80 était la meilleure équipe française, l'OM le devient au début des 90's grâce à Tapie qui arrive a amener des très grands joueurs Abedi Ayew Pelé (père d'André et Jordan Ayew, eux aussi à l'OM), Waddle, Mozer, Voller (champion du monde 90) etc... sans compter les meilleurs joueurs français du moment (Papin, Sauzée, Amoros, Boli, Barthez, Olmeta, Deschamps et d'autres...).
Marseille devient donc le quatrième gros club français (après Reims 56-59, Sainté années 64-76 et Bordeaux 84-88), mais avec bien plus de moyens que les précédents. Mais Monaco et Paris seront ses deux gros concurrents durant les années 89-94, période où le PSG est repris par Canal + et Monaco qui a bien moins de moyens financiers, mais un entraîneur qui se révèle (Wenger !). Eux aussi attirent des grands joueurs (Kilnsmann, Djorkaeff, Weah, Scifo entre autres pour Monaco, Rai, Valdo, Djorkaeff et Weah après l'ASM, Leonardo + les français Kombouaré, Sassus, Roche, Ginola...). Un championnat bien plus starisé que maintenant car la D1 de l'époque valait bien les autres championnats !
Enfin, preuve de la bonne santé des clubs français en Europe dans les années 90, la Coupe Intertoto. Coupe estival qui permettait aux 6e 7e 8e 9e ou 10e français de décrocher un billet pour la Coupe UEFA. 3 clubs de l'Intertoto avaient le droit de participer à l'UEFA, et ce fut une razzia des clubs français de sa création en 96 jusqu'à 2007. Cela a permis à des petits clubs comme Bastia en 1998 ou Guingamp en 1997 de jouer la C3. Le plus beau parcours réalisé pour un club sorti de l'Intertoto est pour Bordeaux en 1996. Parti en Coupe d'Europe en juillet 95, les bordelais iront jusqu'en finale de la Coupe UEFA en mai 96. Un marathon qui a entre autres coulé l'équipe en championnat (16e !). Sinon les clubs français n'allaient pas plus loin que les 1/16.
Enfin pour les -de 20 ans, sachez qu'une coupe européenne réunissaient les vainqueurs des coupes nationales : son nom, la Coupe des Coupes, communément appelé alors C2, l'UEFA étant la C3. Une coupe disparue en 1999 car plus grand monde ne s'y intéressait, mais surtout par manque de finance, elle a préféré fusionner avec la C3. Une coupe qui dans les 90's ont réussi aux français. Monaco en 1992 perd contre le Werder 0-2, le lendemain (?) de la catastrophe de Furiani (tribune effondré à Bastia, des morts), puis le puissant PSG qui bat le Rapid de Vienne 1-0 avant de s'incliner l'année suivante, en finale, contre le Barça de Ronaldo 1-0. Si seul le vainqueur de la Coupe de France participait à la C2, deux clubs français ont eu leurs chances en 1996/97. Le PSG, tenant de la Coupe des coupes, et Nîmes. Double anecdote : Auxerre remporte la Coupe de France contre Nîmes en mai 96, mais les auxerrois étant champions de France aussi, ils ont forcément disputé la Ligue des champions. Nîmes, finaliste à donc participé à la C2. Seul hic : le club joue alors en National (3e division) ! On les voit se prendre une fessée, mais que nenni : le club gagne ses deux matchs en 1/16, avant de tomber face à Solna. Bilan : 3 victoires, 1 défaite, chapeau ! L'année suivante, Nice alors en D2 ira aussi en 1/8 de finale en battant Kilmarnock, avant d'être éliminés à cause des buts à l’extérieur contre le Slavia Prague.