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Première finale européenne pour un club français depuis 2004, les olympiens font figure d'outsider face aux ibériques, régulièrement sacrés, tant en club qu'en sélection, depuis les années 2000 et la fin de l'hégémonie italienne.

C'est un OM pugnace et besogneux qui va se présenter dans quelques heures au Parc OL face à l'Atletico de Madrid, en cette 47ème édition de l'ancienne coupe UEFA. Sans doute l'aboutissement d'une saison à émotions avant l'ultime journée de championnat ce samedi 19 mai. Et un véritable test quant à la valeur du niveau européen du McCourt Champion's Project.

Si certains croient à l'exploit du club phocéen, il faudra tout d'abord espérer ne pas sombrer dans le ridicule, et pour cela compter sur une prestation irréprochable de l'équipe en général, et de ses cadres en particulier : Mandanda, Payet, Gustavo (inquiétant à Salzbourg), Thauvin (souvent décevant dans les grands matchs). La défense, parfois fébrile, saura-t-elle faire preuve de sérénité face à l'insaisissable Griezmann ? Oblak tiendra-t-il sa réputation de "meilleur gardien du monde" acquise à Neuer ?

Tout ça ne sent pas très bon, mais puisqu'on y est : allez l'OM !!!

L'exploit n'a pas eu lieu.

Pourtant c'est bien l'OM qui se montre le plus entreprenant pendant 20 minutes.
Mais la sortie de Payet, blessé, succède à un dégagement catastrophique de Mandanda, plein axe en rase-motte, que Zambo Anguissa ne peut contrôler. Les madrilènes, inexistants jusqu'ici, ne se font pas prier pour cueillir l'offrande et concrétiser leur unique occasion de la première période.

La deuxième mi-temps démarre très mal, 2-0 à la 50ème, et Marseille se créé difficilement quelques situations intéressantes, jusqu'à cette tête de Mitroglou : Oblak est battu, le ballon rebondit... et poteau sortant. Soirée de m*rde.
Pour finir, Mandanda est battu une troisième fois en quatre occasions espagnoles, 3-0, la messe est dite.

Est-ce vraiment une déception ?
Seuls ceux qui ont découvert l'OM au mois d'avril peuvent être vraiment consternés. Car en 10 mois, l'équipe a montré des carences chroniques tant en défense qu'en attaque.
Et au très haut niveau, celles-ci ressortent, même atténuées : Germain n'a pas la classe internationale d'un Griezmann capable de bonifier 100% de ses quelques actions ; manque de rigueur et d'expérience en défense dont Godin est l'antithèse.

Le score est très lourd au regard de la physionomie du match, un 2-1 aurait été plus logique ; mais arriver en finale est déjà un bel accomplissement dont il faut tirer toute l'expérience.

En effet, l'Atletico de Madrid, par son style, peut être une source d'inspiration pour Rudi Garcia, et un modèle à suivre pour l'OM : une équipe peu joueuse mais pas sans talent, capable de renverser des montagnes par son impitoyable réalisme et sa grinta à toute épreuve.

Alors... on remet ça l'an prochain ?

Malgré une phase retour satisfaisante dans l'ensemble, avec, en Ligue 1, seulement 2 défaites en 19 matchs, et 8 matchs invaincus depuis le 18 mars, il manque quelques points à l'OM pour tenir une place en Ligue des Champions. Un match nul 3-3 à Guingamp, alors que les phocéens menaient 2-0 au quart d'heure de jeu, à 5 jours de la finale d'Europa League, fut 2 points de perdus de trop sur ce parcours quelque peu perfectible, bien que les Niçois, 8 jours plus tard, aient bien failli inverser la tendance face à Lyon en toute fin de rencontre...
Il s'agit pourtant là du meilleur score du club en championnat depuis 2010 ! A l'époque, l'équipe menée par Didier Deschamps avait été sacrée avec 78 points et 69 buts marqués. C'est dire si un fossé s'est creusé, en 8 ans, entre les têtes de gondole du championnat et les autres clubs...

Une saison pleine de promesses, donc.
Des incertitudes de l'été 2017, son mercato à moitié raté, son naufrage à Monaco puis face à Rennes, ont laissé place à l'émergence de nouveaux leaders : Gustavo, Rami, Sanson. Thauvin soigne ses stats, Ocampos fait jouer sa grinta, Mitroglou commence à marquer, le tout jeune Camara prend ses marques dans une défense faite de bric et de broc, où l'ancien attaquant Bouna Sarr se mue en latéral droit en doublure de Sakai, tandis que l'ancien mutin des bleus, Patrice Evra - qui n'était alors plus que l'ombre de lui-même - est évincé dès l'automne suite à son coup de savate sur un supporter un plutôt sévère. Ouais, Rudi Garcia, c'est un peu Monsieur Bricolage...

Puis c'est le début de l'épopée européenne qui conduira l'équipe jusqu'à Lyon et la maudite finale contre l'Atletico.
L'OM restera toujours au contact du podium en Ligue 1, malgré les échecs contre le top 3 et quelques matchs nuls face aux équipes fermées (Nantes, Montpellier...).

Il a manqué un peu de béton en défense, un ou deux vrais renards en attaque.
A part ça, de bonnes bases en vue d'attaquer la saison 2018-2019, le 11 août au Vélodrome contre Toulouse !